La donation aux derniers vivants, aussi appelée donation entre époux, est un acte juridique qui permet à un conjoint de transmettre à son époux ou son épouse une partie ou la totalité de ses biens au moment de son décès. Elle offre ainsi une protection au conjoint survivant, qui peut bénéficier d’une part plus importante de la succession que celle prévue par la loi. Mais quels sont les avantages et les inconvénients de cette donation ? Quelles sont les conditions et les modalités pour la réaliser ? On vous dit tout dans cet article !
Menu
Quels sont les avantages de la donation aux derniers vivants ?
La donation aux derniers vivants présente plusieurs avantages pour le conjoint survivant.
Plusieurs options de réception de la part d’héritage
L’un de ses avantages est de permettre au conjoint survivant de choisir entre plusieurs options pour recevoir sa part d’héritage, en fonction de sa situation familiale et de ses besoins. Il peut ainsi opter pour la pleine propriété, l’usufruit ou une combinaison des deux sur tout ou partie des biens du défunt.
Sécurité financière
De plus, cette donation lui assure une sécurité financière, en lui garantissant un minimum de ressources pour faire face aux dépenses courantes ou aux imprévus. Elle lui évite également d’avoir à vendre des biens pour payer les droits de succession, qui sont réduits en cas de donation entre époux.
Conservation du logement familial
Par ailleurs, la donation aux derniers vivants permet de conserver le logement familial, en lui donnant le droit d’y habiter à vie ou d’en disposer librement, sans avoir à demander l’accord des autres héritiers. Elle lui donne également la possibilité de transmettre ce logement à ses propres enfants, en cas de remariage.
Souplesse juridique
Enfin, la donation aux derniers vivants offre une souplesse juridique, en lui permettant de renoncer à la donation si celle-ci n’est pas avantageuse ou si elle préfère opter pour les droits légaux. Elle peut également être modifiée ou révoquée à tout moment par le donateur, sans que le bénéficiaire n’en soit informé.
VOIR AUSSI : Héritage d’une maison entre frère et sœur : les règles de succession
Quels en sont les inconvénients ?
Malgré les avantages précités, la donation aux derniers vivants présente également quelques inconvénients, tant pour le donateur que pour le bénéficiaire :
Une source probable de conflits familiaux
La donation aux derniers vivants peut effectivement être source de conflits familiaux, en créant un déséquilibre entre les héritiers. En effet, la donation entre époux réduit la part des enfants du défunt, qui peuvent se sentir lésés ou déshérités. Elle peut également être contestée par les enfants issus d’une précédente union, qui peuvent invoquer leur droit de retour légal sur certains biens.
Possibilité de remise en cause
Ce type de donation peut également être remis en cause par des événements imprévisibles, comme le divorce, le remariage ou le décès prématuré du bénéficiaire. Dans ces cas, la donation entre époux peut perdre tout son intérêt ou se retourner contre le donateur, qui peut se retrouver démuni ou dépossédé de ses biens.
Des coûts supplémentaires à prévoir
Par ailleurs, cette donation peut entraîner des coûts supplémentaires, comme les frais de notaire pour rédiger l’acte ou les impôts sur les revenus générés par les biens donnés. Elle peut également avoir des conséquences fiscales sur l’ISF ou sur la déclaration d’impôt sur le revenu du bénéficiaire.
VOIR AUSSI : Donation de son vivant après 70 ans : ce que vous devez savoir
Comment faire une donation aux derniers vivants ?
Pour faire une donation aux derniers vivants, il faut respecter certaines conditions et suivre certaines modalités :
Premièrement, les époux doivent être mariés sous un régime matrimonial compatible avec la donation entre époux. Il s’agit des régimes de la communauté universelle, de la communauté réduite aux acquêts, de la séparation de biens ou de la participation aux acquêts.
Deuxièmement, les époux doivent être sains d’esprit et capables juridiquement. Ils ne doivent pas être sous tutelle ou sous curatelle, ni souffrir d’une maladie mentale ou d’une altération des facultés cognitives.
Troisièmement, la donation entre époux doit être faite par acte notarié, c’est-à-dire rédigée et signée devant un notaire. Il s’agit d’une formalité obligatoire pour assurer la validité et l’opposabilité de la donation.
Enfin, la donation entre époux doit respecter les règles du droit successoral, c’est-à-dire ne pas porter atteinte à la réserve héréditaire des enfants ou des ascendants du donateur. Elle ne peut donc pas dépasser la quotité disponible, qui varie selon le nombre d’enfants.
La donation aux derniers vivants en bref
La donation aux derniers vivants est un outil juridique qui permet de protéger son conjoint en cas de décès, en lui assurant une part plus importante de la succession. Elle présente des avantages indéniables, mais aussi des inconvénients qu’il faut prendre en compte. Elle nécessite également de respecter certaines conditions et de faire appel à un notaire. Il est donc conseillé de se renseigner auprès d’un professionnel du droit pour évaluer l’opportunité et les modalités d’une donation entre époux.