Les droits de succession sont un impôt que doivent payer les héritiers sur la part du patrimoine qu’ils reçoivent du défunt. Le montant des droits de succession dépend du lien de parenté avec le défunt, de la valeur des biens transmis et des abattements applicables. Les droits de succession doivent être payés dans les six mois suivant le décès, sauf cas particuliers. Mais que faire si vous ne pouvez pas payer les droits de succession dans les délais ou si vous n’avez pas les liquidités nécessaires ? Existe-t-il des solutions pour obtenir un délai ou un échelonnement du paiement ? Quels sont les risques en cas de non-paiement ou de retard ? Nous vous apportons toutes les réponses à ces questions dans cet article.
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Demander un fractionnement ou un différé du paiement
Si vous ne pouvez pas payer les droits de succession en une seule fois, vous pouvez demander à l’administration fiscale de bénéficier d’un fractionnement ou d’un différé du paiement. Il s’agit de facilités de paiement qui vous permettent d’étaler le règlement des droits sur une période plus longue, moyennant le paiement d’intérêts.
Le fractionnement du paiement consiste à payer les droits de succession par versements égaux et successifs, sur une durée maximale de cinq ans. Le taux d’intérêt est fixé à 1,2% par an.
Le différé du paiement consiste à reporter le paiement des droits de succession à une date ultérieure, qui peut être la vente du bien hérité, le décès du conjoint survivant ou l’expiration d’un délai maximal de dix ans. Le taux d’intérêt est fixé à 1,2% par an pour les trois premières années, puis à 2% par an pour les années suivantes.
Pour bénéficier du fractionnement ou du différé du paiement, vous devez en faire la demande auprès du service des impôts dont dépend le lieu d’ouverture de la succession, dans les six mois suivant le décès. Vous devez également fournir des garanties suffisantes pour assurer le recouvrement des droits, comme une hypothèque sur un bien immobilier ou une caution solidaire.
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Payer les droits de succession en nature
Si vous ne disposez pas des liquidités nécessaires pour payer les droits de succession, vous pouvez également opter pour le paiement en nature. Il s’agit de remettre à l’administration fiscale des biens appartenant à la succession, comme des titres financiers, des œuvres d’art, des biens immobiliers ou des terrains. Ces biens doivent avoir une valeur égale ou supérieure au montant des droits dus.
Pour bénéficier du paiement en nature, vous devez en faire la demande auprès du service des impôts dont dépend le lieu d’ouverture de la succession, dans les six mois suivant le décès. Vous devez également obtenir l’accord préalable du ministre chargé du budget, qui apprécie l’opportunité et les conditions du paiement en nature.
Les conséquences en cas de non-paiement ou de retard
Si vous ne payez pas les droits de succession dans les délais ou si vous ne respectez pas les modalités du fractionnement ou du différé du paiement, vous vous exposez à des sanctions fiscales. Vous devrez alors payer des intérêts de retard, calculés au taux annuel de 4,8%, ainsi qu’une majoration de 10% sur le montant des droits dus.
En outre, l’administration fiscale peut engager une procédure de recouvrement forcé à votre encontre, qui peut aller jusqu’à la saisie et la vente de vos biens. Vous pouvez également être poursuivi en justice par les autres héritiers, qui sont solidaires du paiement des droits.
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Ce qu’il faut retenir !
Les droits de succession sont un impôt qui peut représenter une charge importante pour les héritiers. Si vous ne pouvez pas payer les droits de succession dans les délais ou si vous n’avez pas les liquidités nécessaires, il existe des solutions pour obtenir un délai ou un échelonnement du paiement, ou pour payer en nature. Toutefois, ces solutions sont soumises à des conditions et à des intérêts. Il est donc conseillé d’anticiper le règlement des droits de succession et de faire appel à un notaire ou à un conseiller fiscal pour vous accompagner.