Les droits de succession sont les impôts que les héritiers doivent payer sur la valeur nette des biens immobiliers (maison, terrain, appartement…) que le défunt leur laisse. Ces droits peuvent être élevés, selon le lien de parenté avec le défunt et la valeur du bien. Heureusement, il existe des moyens légaux pour réduire ou éviter les droits de succession sur un bien immobilier.
Menu
Donner de son vivant
L’un des moyens les plus efficaces pour éviter les droits de succession sur un bien immobilier est d’en faire le don de son vivant. En effet, la donation permet de transmettre son patrimoine à ses héritiers sans attendre son décès, et de bénéficier d’abattements et de tarifs plus avantageux que la succession. A noter qu’il existe plusieurs types de donation.
La donation simple
Cette donation se caractérise par le fait de donner un bien immobilier à un ou plusieurs héritiers, sans réserve ni condition. Le donateur se dessaisit définitivement du bien et ne peut plus le reprendre ni en percevoir les revenus. Le donataire devient pleinement propriétaire du bien et peut en disposer à sa guise.
La donation avec réserve d’usufruit
Cela consiste à donner la nue-propriété d’un bien immobilier à un ou plusieurs héritiers, tout en conservant l’usufruit. Le donateur peut continuer à habiter le bien ou à en percevoir les loyers, jusqu’à son décès ou jusqu’à ce qu’il renonce à son usufruit. Le donataire ne devient pleinement propriétaire du bien qu’à l’extinction de l’usufruit.
La donation-partage
La donation-partage est le fait de partager son patrimoine entre ses héritiers de son vivant, en leur donnant des biens immobiliers ou d’autres actifs. Le donateur fixe lui-même la valeur des biens et la répartition entre les héritiers. La donation-partage permet d’éviter les conflits entre les héritiers au moment du décès, et de figer la valeur des biens au jour de la donation.
La donation d’un bien immobilier doit être faite par acte notarié, et entraîne le paiement de droits de donation. Toutefois, ces droits sont moins élevés que les droits de succession, et peuvent être réduits grâce à des abattements. Par exemple, un parent peut donner à chaque enfant jusqu’à 100 000 € tous les 15 ans sans payer de droits.
VOIR AUSSI : Donation aux derniers vivants : avantages et inconvénients
Créer une SCI
Une autre solution pour éviter les droits de succession sur un bien immobilier est de créer une Société Civile Immobilière (SCI). Il s’agit d’une société qui permet de détenir et de gérer des biens immobiliers avec plusieurs personnes. La SCI est composée d’au moins deux associés, qui détiennent des parts sociales proportionnelles à leur apport dans le capital.
La création d’une SCI permet de transmettre progressivement son patrimoine immobilier à ses héritiers, en leur donnant des parts sociales.
En effet, la transmission des parts sociales peut se faire par donation ou par testament, sans avoir besoin du consentement des autres associés ni du conjoint survivant. De plus, la transmission des parts sociales bénéficie d’un abattement spécifique de 25 % sur leur valeur, dans la limite de 100 000 € par donateur et par bénéficiaire.
La création d’une SCI implique toutefois certaines formalités juridiques et comptables, ainsi que le respect des règles de fonctionnement prévues par les statuts. Il est donc conseillé de se faire accompagner par un professionnel du droit pour créer une SCI adaptée à son projet immobilier.
VOIR AUSSI : Je ne peux pas payer les droits de succession : que faire ?
Souscrire une assurance-vie
Un dernier moyen pour éviter les droits de succession sur un bien immobilier est de souscrire une assurance-vie. Il s’agit d’un contrat qui permet de placer son épargne sur différents supports (fonds en euros, unités de compte…), et de désigner un ou plusieurs bénéficiaires qui recevront le capital en cas de décès.
L’assurance-vie présente plusieurs avantages pour transmettre son patrimoine immobilier :
- Elle permet de contourner les règles du droit successoral, en choisissant librement ses bénéficiaires, sans tenir compte de la réserve héréditaire ni de la quotité disponible.
- Elle permet de bénéficier d’une fiscalité avantageuse, en exonérant les bénéficiaires de droits de succession jusqu’à un certain montant, selon l’âge du souscripteur au moment des versements et le lien de parenté avec les bénéficiaires. Par exemple, un conjoint ou un partenaire de Pacs est totalement exonéré de droits de succession sur l’assurance-vie.
- Elle permet de financer l’acquisition d’un bien immobilier, en utilisant le capital de l’assurance-vie comme apport personnel ou comme garantie pour un prêt immobilier.
L’assurance-vie est donc un outil efficace pour optimiser la transmission de son patrimoine immobilier, à condition de respecter certaines conditions, comme la date de souscription du contrat, le montant des versements ou la clause bénéficiaire. Il est donc recommandé de se renseigner auprès d’un conseiller financier pour choisir le contrat le plus adapté à sa situation.
En conclusion, il existe plusieurs moyens légaux pour éviter les droits de succession sur un bien immobilier, comme la donation, la SCI ou l’assurance-vie. Ces solutions permettent de transmettre son patrimoine immobilier à ses héritiers dans les meilleures conditions, tout en réduisant la fiscalité. Il est toutefois important de se faire accompagner par un professionnel pour mettre en place la stratégie la plus adaptée à son projet immobilier.