La vente d’un bien immobilier après le décès de son conjoint peut être une source de difficultés juridiques et affectives. Selon la situation matrimoniale, le régime matrimonial et la présence ou non d’enfants, les règles peuvent varier. Voici quelques éléments à connaître pour savoir si vous pouvez vendre votre maison sans l’accord des héritiers de votre mari.
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Si vous êtes mariés sous le régime de la communauté
Si vous êtes mariés sous le régime de la communauté, cela signifie que les biens acquis pendant le mariage appartiennent à la fois au conjoint survivant et aux héritiers du défunt. La maison fait donc partie de la communauté et sa vente nécessite l’accord de tous les copropriétaires.
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Toutefois, il existe une exception si le défunt a fait une donation au dernier vivant en faveur de son conjoint. Dans ce cas, le conjoint survivant peut choisir entre plusieurs options, dont celle de recevoir la pleine propriété de la moitié des biens communs. Il devient alors le seul propriétaire de cette moitié et peut la vendre sans l’accord des héritiers. Il reste toutefois copropriétaire de l’autre moitié avec les héritiers et doit donc obtenir leur consentement pour la vendre.
Si vous êtes mariés sous le régime de la séparation de biens
Si vous êtes mariés sous le régime de la séparation de biens, cela signifie que chacun des époux conserve la propriété des biens qu’il a acquis avant ou pendant le mariage. La maison peut donc appartenir soit au conjoint survivant seul, soit aux deux époux en indivision, soit au défunt seul.
Si la maison appartient au conjoint survivant seul, il peut la vendre sans l’accord des héritiers du défunt, puisqu’il en est le seul propriétaire.
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En revanche, si la maison appartient aux deux époux en indivision, le conjoint survivant doit obtenir l’accord des héritiers du défunt pour la vendre, puisqu’ils deviennent copropriétaires de la part du défunt. Toutefois, si le défunt a fait une donation au dernier vivant en faveur de son conjoint, celui-ci peut choisir de recevoir la quotité disponible du défunt, c’est-à-dire la part dont il peut disposer librement sans porter atteinte à la réserve des héritiers. Il peut ainsi augmenter sa part dans l’indivision et réduire celle des héritiers. Il peut même devenir le seul propriétaire du bien si la quotité disponible est suffisante.
Par contre, si la maison appartient au défunt seul, le conjoint survivant n’a aucun droit sur le bien et ne peut donc pas le vendre sans l’accord des héritiers du défunt. Il peut toutefois bénéficier d’un droit d’habitation et d’un droit d’usage sur le logement pendant un an à compter du décès, sauf si le défunt a prévu autre chose dans son testament.